Les centres de ressources politique de la ville sont mobilisés dans la construction des protocoles d’évaluation à différentes échelles selon les territoires (accompagnement territorial, production de ressources méthodologiques, ateliers, etc.).
Dans le cadre du groupe de travail Education du réseau national, les centres de ressources Politique de la Ville ont mis en commun leurs premières observations sur la construction des protocoles d’évaluation des Cités éducatives.
Tout d’abord, à leur échelle, les CRPV soulignent la très forte mobilisation de l’ensemble des acteurs des Cités éducatives pour répondre à l’urgence de la crise sanitaire du Covid-19. La coopération éducative engagée depuis plus d’un an entre les copilotes, et plus globalement avec l’ensemble communauté éducative, semble avoir facilité la circulation de l’information et la mise en œuvre de réponses d’urgence. La réorientation d’une partie des budgets 2020 des Cités éducatives vers l’enjeu de continuité éducative montre également cette capacité d’adaptation et d’évolution des politiques éducatives.
Ce contexte de crise amène toutefois un point de vigilance important quant à la construction des protocoles d’évaluation. Ceux-ci sont réalisés dans un moment de forte tension en termes de temps pour les copilotes et les acteurs des Cités éducatives, et avec un délai contraint (bien que celui-ci ait été assoupli, avec un rendu décalé d’un mois). Les protocoles seront donc construits dans un environnement de travail dégradé et des délais contraints, et à un moment où les temps de travail collaboratif et la participation de l’ensemble des parties prenantes est complexe. Il faut donc que ces protocoles fixent un cadre de travail qui soit souple et évolutif, pour pouvoir être affinés et permettre de prendre en compte l’ensemble des parties prenantes à la fin du confinement.
Si le protocole est propre à chaque Cité éducative et à son contexte local, quelques grandes lignes de force et points de vigilance ressortent dans cette première phase de l’évaluation :
- La construction du protocole doit prioritairement permettre de fixer le cadre et donner une ligne d’horizon pour l’évaluation. Il faut pouvoir se projeter sur les 3 ans en précisant la gouvernance et le pilotage, les principaux objectifs à évaluer et le calendrier et l’orchestration de cette évaluation.
- Le protocole n’est pas un outil purement technique. Il ne s’agit pas de se perdre dans des détails techniques au démarrage, au risque de perdre le cap et le pourquoi de l’évaluation. Le détail technique du référentiel (indicateurs, sources, etc.) doit venir dans un second temps.
- La place des familles et des jeunes doit être pensée également dans le cadre de l’évaluation. Les parties prenantes doivent être associées à la démarche évaluation (éléments à intégrer aux enjeux de pilotage et de mise en œuvre de l’évaluation).
- Il est important de bien formuler où on se situe au démarrage de l’expérimentation, afin de s’assurer de la possibilité de réaliser son évaluation. En se basant notamment sur le diagnostic initial, les acteurs doivent s’assurer de disposer des informations suffisantes en T0 pour organiser leur évaluation.
- Il faut distinguer deux aspects de l’évaluation : l’évaluation de la politique éducative (réalisation des actions, cadre partenarial) et l’évaluation des impacts. Le second aspect est plus difficile à analyser. La mesure de l’impact n’est pas exhaustif et peut être difficile à réaliser sur un laps de temps de 3 ans. Il parait intéressant de mixer au maximum des analyses qualitatives aux analyses quantitatives pour mesurer les impacts.
Pour aller plus loin :
- L’équipe nationale a diffusé une FAQ sur la réalisation du protocole
- En plus des accompagnements locaux réalisés par les CRPV, quelques outils grands publics sont disponibles, par exemple « Le guide-mémo » rédiger le protocole d’évaluation de sa cité éducative » réalisé par ‘l’Observatoire des cités éducatives de l’Essonne avec le CRPVE ou l’outil réalisé par l’IREV (Hauts-de-France) dressant la check-list des questions essentielles à se poser dans la phase de construction d’un protocole d’évaluation et de suivi .